En général, les articles sur le cycle menstruel préfèrent parler de reproduction et de symptômes liés aux règles plutôt que d’aider les femmes à identifier des tendances qui affectent l’ensemble de leur corps. En observant votre cycle menstruel, vous saurez quel est le moment idéal pour rechercher des interactions sociales, travailler efficacement, passer du temps en couple, intensifier vos entraînements ou privilégier le repos.
Les diagrammes traditionnels du cycle menstruel représentent un cycle simplifié, qui suit un ensemble d’étapes standard et un calendrier de 28 jours. Cependant, ces diagrammes s’appuient sur des connaissances qui datent de plus de 60 ans, et nous avons beaucoup appris depuis !
La recherche moderne montre clairement que les cycles menstruels varient considérablement d’une femme à l’autre, et chez une même femme, d’un cycle à l’autre.
Alors, au lieu de vous contenter de conseils généraux qui ont peu de chances de correspondre à votre expérience, utilisez des outils modernes, comme Oura, pour connaître votre cycle menstruel et voir comment il affecte les différents systèmes de votre organisme. Ces informations peuvent vous aider à adapter votre routine à chaque phase du cycle.
Pour en savoir plus sur les phases de votre cycle menstruel et découvrir comment Oura peut vous aider à en reconnaître les effets, lisez la suite.
À LIRE ÉGALEMENT : Briser le mythe de l’ovulation au 14e jour
Quelles sont les différentes phases de votre cycle ?
Bien que les « cycles » n’aient par définition ni début ni fin, on a tendance à diviser le cycle menstruel en « phénomènes » clés. D’un article à l’autre, vous verrez des termes légèrement différents, mais ils décrivent tous la même chose : vos phases folliculaire et lutéale.
- La phase folliculaire comprend les règles et la période dite « périovulatoire », qui aident votre corps à se préparer à libérer un ovule ou à « ovuler ». Une fois que vous avez ovulé, vous passez à une autre phase.
- La phase lutéale est la transition vers le début d’une grossesse ou d’un nouveau cycle.
À LIRE ÉGALEMENT : Suivre votre cycle menstruel en observant votre température avec Oura
La durée moyenne, et l’incroyable variabilité de chacun de ces phénomènes sont illustrées dans l’image ci-dessous.
Pour chacun de ces phénomènes, des hormones spécifiques régulent l’activité des organes reproducteurs, du cœur, des poumons, des muscles, du cerveau et d’autres systèmes de l’organisme. De nombreuses hormones sont impliquées dans ce processus, mais nous en privilégierons trois (les œstrogènes, l’hormone lutéinisante (LH) et la progestérone).
Vous savez peut-être déjà que ces hormones favorisent l’épaississement de l’utérus et le détachement de sa muqueuse, et permettent aux ovaires de préparer et de libérer un ovule. En revanche, les termes « folliculaire » et « lutéal » vous sont peut-être moins familiers.
Le terme « folliculaire » fait référence au sac contenant les ovules dans les ovaires. Ce sac s’appelle follicule ovarien. Au début de la phase folliculaire, entre 20 et 30 follicules se développent sur chacun de vos ovaires.
Au moment de l’ovulation, un follicule est « choisi » (follicule dominant), tandis que les autres follicules disparaissent naturellement. (Chaque femme a une réserve ovarienne de ~500 000 ovules qui s’épuise à la ménopause).
Le terme « lutéal » fait référence à la façon dont le follicule choisi produit des hormones après l’ovulation. Une fois que l’ovule est libéré, les cellules de votre follicule ont une nouvelle fonction : elles se transforment en corps jaune qui libère de la progestérone et des œstrogènes nécessaires à une éventuelle grossesse.
Le graphique ci-dessous représente la fluctuation de vos hormones au cours des phases de votre cycle menstruel. Chaque hormone atteint son niveau maximal au cours d’une phase particulière : les œstrogènes pendant la phase folliculaire, la LH avant l’ovulation, et la progestérone pendant la phase lutéale.
- Les règles déclenchent la phase folliculaire durant laquelle la progestérone, les œstrogènes et la LH diminuent.
- À mesure que la phase folliculaire se poursuit, les follicules en pleine croissance produisent de plus en plus d’œstrogènes.
- Vers la fin de la phase folliculaire, à l’approche de l’ovulation (période périovulatoire), un taux élevé d’œstrogènes et d’autres facteurs déclenchent une poussée d’hormone lutéinisante. Ce « pic de LH » déclenche l’ovulation.
- La phase lutéale commence après l’ovulation. Le corps jaune libère des quantités croissantes de progestérone et une petite poussée d’œstrogènes. À mesure que votre phase lutéale avance, un taux élevé de progestérone épaissit la muqueuse utérine et empêche les contractions.
- À terme, votre corps jaune se rétracte, entraînant une baisse de la progestérone et des œstrogènes. Lorsque ces hormones chutent, les couches supérieures de la muqueuse utérine se décomposent et sont évacuées sous forme de saignements menstruels, marquant le début d’un nouveau cycle.
À LIRE ÉGALEMENT : Comprendre votre cycle menstruel grâce aux données d’Oura
Quelles tendances observer ?
Vous pouvez détecter ces phases du cycle menstruel en surveillant l’impact des fluctuations hormonales sur votre cerveau, votre cœur, vos poumons, votre système reproducteur, etc. Ces changements se traduisent par des tendances d’évolution de la température corporelle, de la fréquence cardiaque au repos (FCR), de la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC)et de la fréquence respiratoire.
N’oubliez pas que ces tendances sont générales et que le mieux est d’observer les rythmes de votre corps. Évitez de comparer vos chiffres à ceux de quelqu’un d’autre (une température ou une FCR « élevée » pendant votre phase lutéale peut correspondre chez une autre femme à des valeurs « basses » pendant la phase folliculaire). Il convient de noter que les personnes sous contraception hormonale observeront des tendances différentes.
À LIRE ÉGALEMENT : Oura s’associe à Natural Cycles°, une application de contraception approuvée par la FDA
Voici ci-dessous une vue d’ensemble des tendances typiques :
Poursuivez la lecture pour en savoir plus sur les tendances pouvant apparaître au cours de chaque phase.
Pendant les règles
Outre les symptômes comme les crampes abdominales, les règles sont généralement le signe d’un retour à un meilleur sommeil et une meilleure récupération.
Au début de chaque cycle, la progestérone et les œstrogènes diminuent. Cette chute des hormones s’accompagne d’une diminution de la FCR et de la fréquence respiratoire, ainsi que d’une augmentation de la VFC. La vitesse à laquelle ces changements se produisent dépend de votre corps ou, plus précisément, de la vitesse à laquelle votre progestérone et vos œstrogènes diminuent au cours d’un cycle donné.
La température corporelle est également fortement influencée par les œstrogènes et la progestérone. Malgré la complexité de la dynamique en jeu, en général, les œstrogènes abaissent la température, tandis que la progestérone l’augmente. La baisse du taux de progestérone pendant les règles peut entraîner une diminution de la température.
Pendant la phase folliculaire
La phase folliculaire favorise les performances sportives et les activités sociales. Bien que la recherche ne soit pas complète à ce sujet, il semblerait que des taux d’œstrogènes plus élevés pendant la phase folliculaire puissent également stimuler la cognition et la créativité.
En se développant, un groupe de follicules produit des quantités croissantes d’œstrogènes et la muqueuse utérine se reconstitue pour créer le meilleur environnement possible pour un ovule potentiellement fécondé. Cette augmentation du taux d’œstrogènes n’affecte pas seulement le système reproducteur, mais aussi le cœur, les poumons et les muscles, ce qui entraîne une baisse de la température, de la FCR et de la fréquence respiratoire, ainsi qu’une hausse de la VFC. Bien que la recherche n’en soit qu’à ses débuts, ces tendances, que vous associez peut-être déjà à un sentiment de bien-être, peuvent également favoriser l’amélioration des performances sportives.
À LIRE ÉGALEMENT : Comment adapter son entraînement à son cycle menstruel
Autour de l’ovulation
Lorsque votre corps se prépare à libérer un ovule, vous pouvez ressentir un certain inconfort qui vous laissera un sentiment de mal en point pendant un jour ou deux.
Un taux élevé d’œstrogènes et d’autres facteurs déclenchent une série de réactions dans le cerveau et le corps, qui se traduit par un pic de LH, lequel déclenche l’ovulation. Les expressions « pic de LH » et « ovulation » sont souvent confondues, mais ces phénomènes sont en fait distincts, le pic de LH se produisant presque toujours en premier ! Faites attention à cette idée reçue lorsque vous lisez des articles sur les cycles.
Qu’est-ce que cela signifie pour la fertilité ? Le pic de LH et l’ovulation font partie de votre « période de fertilité », c’est-à-dire la période du cycle menstruel pendant laquelle vous pouvez tomber enceinte (généralement 5 à 7 jours). Nous avons encore beaucoup à apprendre sur la durée de cette période pour chaque femme et sur les symptômes qui l’accompagnent.
Au moment de l’ovulation, ces changements peuvent entraîner une hausse de la température, de la FCR et de la fréquence respiratoire, ainsi qu’une baisse de la VFC. C’est également à ce moment-là que de nombreuses femmes ressentent le « mittelschmerz », des douleurs ovulatoires qui, selon les scientifiques, indiquent des contractions dans la trompe de Fallope lorsqu’elle commence à transporter l’ovule vers l’utérus.
Pendant la phase lutéale
Pendant la phase lutéale, vous remarquerez probablement que votre température augmente, que votre métabolisme s’accélère, que vous manquez d’énergie et que vous avez envie de privilégier le confort et le repos.
Durant la phase lutéale précoce, votre follicule désormais vide devient un corps jaune, qui libère des quantités croissantes de progestérone et une petite poussée d’œstrogènes. Votre taux de LH diminue et la muqueuse utérine commence à s’épaissir pour accueillir un ovule potentiellement fécondé.
Pendant cette phase, l’augmentation de la progestérone augmente directement votre température corporelle et l’activité de votre système d’attaque ou de défense. Cette activité a une incidence sur les systèmes de l’organisme et se traduit par une augmentation de la FCR, de la température et de la fréquence respiratoire, ainsi que par une diminution de la VFC.
À mesure que votre phase lutéale avance, votre corps arrive à un moment charnière :
- Si votre ovule est fécondé, votre corps se prépare à la grossesse et la progestérone augmente encore plus, provoquant les températures très élevées que l’on peut observer en début de grossesse.
- Si l’ovule n’est pas fécondé, la progestérone et les œstrogènes chutent à nouveau et le cycle recommence. À l’approche du prochain cycle menstruel, les tendances énumérées ci-dessus se stabilisent à mesure que ces hormones diminuent.
Pour beaucoup de femmes, la baisse des œstrogènes et de la progestérone lors du passage de la phase lutéale aux règles peut avoir des effets négatifs. Les ressentis varient considérablement d’une femme à l’autre en fonction des symptômes et de leur intensité. C’est la période où elles peuvent ressentir les symptômes suivants : sensibilité des seins, rétention d’eau, ballonnements, crampes abdominales, fringales, sautes d’humeur, fatigue ou anxiété. Ces symptômes sont communément appelés syndrome prémenstruel (SPM).
N’oubliez pas que ce n’est pas parce que vous avez vos règles que vous souffrirez du syndrome prémenstruel. Les scientifiques se demandent actuellement si cette idée ne devrait pas être reformulée pour mieux refléter les différences individuelles au cours de la phase lutéale.
Utiliser Oura pour comprendre votre cycle
Les phases du cycle varient d’une femme à l’autre et d’un cycle à l’autre. Une femme peut ovuler plus tôt ou avoir une phase lutéale plus longue qu’une autre. Vous pouvez également ovuler le 15e jour d’un cycle et le 18e jour du cycle suivant. Il est même normal d’avoir un cycle sans ovulation de temps en temps, appelé « cycle anovulatoire ».
Ces écarts importants soulignent l’importance de comprendre son cycle personnel. Que vous souhaitiez éviter une grossesse ou, au contraire, que vous essayiez de concevoir un enfant, un changement dans une seule phase peut faire une grande différence.
Comme l’Oura Ring mesure votre FCR, votre VFC, votre respiration, votre sommeil et votre température corporelle, il peut être l’outil idéal pour repérer les phases de votre cycle et découvrir leur impact sur votre corps.
Oura propose désormais la fonctionnalité Cycle Insights , qui utilise des signaux biologiques clés pour prédire le début de votre prochain cycle et de vos prochaines règles dans une fenêtre de cinq jours. Cycle Insights vous permet ainsi de suivre votre cycle menstruel au fil de temps et d’avoir une meilleure compréhension et une plus grande maîtrise de votre corps.
À LIRE ÉGALEMENT : Nouveau chez Oura : Cycle Insights
N’oubliez pas que la durée de votre cycle peut également changer au fil du temps. Le recours à un contraceptif par le passé est associé à des irrégularités du cycle pendant la période post-contraception et les femmes plus jeunes ont tendance à avoir des cycles plus longs.
En outre, des facteurs tels que votre bagage génétique, votre constitution généraleet vos habitudes en matière d’exercice peuvent également influencer vos cycles. Ainsi, même avec les connaissances actuelles dont nous disposons, il reste encore beaucoup d’autres tendances à découvrir.
Recherche future : quelles sont les prochaines étapes ?
La science a encore beaucoup de chemin à parcourir pour mieux comprendre la complexité du corps humain, mais en attendant, nous pouvons nous aider les uns les autres en apprenant ensemble, en partageant nos observations et en nous mobilisant. Cet effort permettrait de créer une nouvelle bibliothèque d’informations sur la physiologie des femmes.
Au-delà de ces signaux (FCR, VFC, température corporelle, respiration), la recherche commence à démontrer que le cycle menstruel peut affecter le sommeil. Ces effets peuvent se manifester par une augmentation du sommeil paradoxal pendant la phase folliculaire, une augmentation du sommeil profond au début de la phase lutéale, et un sommeil de moins bonne qualité vers la fin de la phase lutéale, avec une efficacité du sommeil affectée, un plus grand nombre de réveils et un sommeil plus fragmenté.
À LIRE ÉGALEMENT : Le syndrome prémenstruel peut-il provoquer des insomnies et affecter la qualité du sommeil ?